Bélisaire

Conseil en Stratégie

Bélisaire ?

 

Les artistes ont fait du général Bélisaire un mendiant aveugle, guidé par un enfant, finissant sa vie dans en demandant l’aumône.

C’est la reprise d’une chronique du XIIème siècle du moine Tzetzes, qui paraît confondre Bélisaire avec un dignitaire byzantin déchu, le Préfet du Prétoire Jean de Cappadoce ; à moins que Tzetzes ait délibérément choisi de transcrire une légende populaire, matiné d’autres mythes venus du fond de la culture grecque – comme ne pas penser à celui d’Oedipe ?

La légende de Bélisaire, c’est ainsi l’allégorie de l’ingratitude des puissants, qui abandonnent leurs serviteurs les plus loyaux. C’est naturellement une critique larvée de l’absolutisme royal, et des caprices de la Cour – elle sera le motif d’un roman de Marmontel, qui déclenchera une violente polémique, vingt ans avant la Révolution Française. 

Mais l’histoire de Bélisaire, la vraie, est beaucoup plus intéressante.

Les historiens militaires se souviennent qu’il a été peut-être l’un des plus grand généraux du Moyen-Âge.

Au VI ème siècle, il reconquiert la quasi totalité de l’empire romain d’Occident, et marque l’apogée de l’empire byzantin dans les livres d’histoires.

Surtout, il s’avère un tacticien hors pair, qui sert toujours son empereur avec la plus grande loyauté, quoi qu’en disent ses détracteurs à la Cour.

 

Bucellaire

En effet, le prestige du conquérant, rentré en triomphe à Rome et qui a rétabli l’empire romain dans son berceau, éclipse le Basileus lui-même.

De crainte qu’il usurpe le trône, il est écarté et mis à la retraite.

Mais l’Histoire n’en a pas encore fini avec le général Bélisaire.

En 559, l‘incurie de la défense de l’empire permet aux Huns Koutrigours de traverser les Balkans sans rencontrer d’opposition sérieuse.

Leur chef Zabergan, à la tête d’une forte avant-garde composée de 7000 cavaliers d’élite, force le Mur d’Athanase, pille la banlieue de Constantinople et parade sous la Porte Dorée…

L’empereur appelle Bélisaire à son aide – il est le dernier recours de la capitale impériale qui est malencontreusement dépourvue de troupes.

Le général rassemble alors 300 de ses vétérans, et embusque l’ennemi.

Avant de charger, il demande à des paysans volontaires de remuer force troncs et branchages dans les bois d’où il va surgir…

Les Huns voient ainsi dévaler sur eux un groupe de cavaliers résolus, dans un immense nuage de poussière, signe d’une armée formidable.

Le stratagème fonctionne et les byzantins s’en donnent à cœur joie : l’ennemi se replie en déroute, laissant en quelques minutes 400 tués sur le champ de bataille.

L’empereur devra retenir Bélisaire de poursuivre les Huns à travers toute la péninsule…

A propos de Bélisaire Conseil

Bélisaire Conseil est un cabinet de stratégie spécialisé dans la gestion de crise et la résolution de situations antagonistes.

Autour de Bélisaire

Ouvrages historiques

Bélisaire, généralissime byzantin (504-565), Gal. L. M. Chassin,  Paris, Payot, 1957

Belisarius : The Last Roman General, Ian Hughes,  Yardley, PA, Westholme Publishing, 2009

The Life of Belisarius, Lord Mahon, London, John Murray, 1829

 

Sources

La Guerre contre les Vandales, Procope, Paris, Les Belles Lettres, 2019

Histoire des Goths, Procope, Paris, Les Belles Lettres, 2015

Histoire Secrète, Procope, Paris, Les Belles Lettres, 1990

 

Littérature et fiction

Bélisaire, Jean-François Marmontel, Paris, 1767.
C’est ce titre qui est à l’origine de l’affaire Bélisaire, violente polémique qui oppose les Lumières aux théologiens de la Sorbonne.

Bélisaire, Félicité de Genlis, Paris, 1808

Count Belisarius, Robert Graves, London, Cassell, 1938

Bélisaire, ou le mendiant de Sainte-Sophie, Actes Sud, Paris, 2001

 

Produits dérivés (si !)

Byzantine is back , carnet de 120 pages lignées, format 6×9 in (15,24×22,86 cm), à l’effigie du général Bélisaire.

 

En musique…

Bélisaire est aussi le nom d’un groupe de musique des Cajuns de Louisiane, descendants des Acadiens  expropriés et déportés par les anglais à partir de 1755.

 

A table !

Bélisaire est enfin l’enseigne d’un restaurant canaille, cordial et goûteux, sis 2 rue Marmontel, à Paris XV ème. L’accueil est chaleureux et la cuisine soignée ; coup de cœur pour de savoureuses coquillettes gratinées au jambon, délicieusement régressives. Réservez ! du lundi au vendredi, et le samedi soir, au 01 48 28 62 24.

Contact

Vous pouvez joindre le cabinet en envoyant un email à : web [at] belisai.re